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Je suis seul·e et on se moque de moi

Je suis seul·e et on se moque de moi

Guillemets

Sur les réseaux sociaux, je sais qu’il y avait un groupe où toutes les filles [du collège] parlaient sur moi et inventaient des rumeurs sur moi. Elles disaient que j’étais une personne qui couchait facilement, qui sortait avec beaucoup de personnes, que j’étais une prostituée. Ça a été vraiment très très loin.

Léa, 16 ans.

Si tu te sens seul·e et que tu as l’impression que tes camarades se moquent de toi, que tu as déjà vu circuler des photos dossiers de toi sur des téléphones à l’école, ou que tu reçois des messages blessants sur les réseaux sociaux… tu n’es pas seul·e. On va t’aider à comprendre pourquoi tu vis tout ça, et comment surmonter cette épreuve difficile.

J’ai l’impression qu’on me veut du mal

Si des personnes (que tu connais ou non) t’envoient des messages blessants pour se moquer de ton physique, de ton orientation sexuelle et affective, de ton style vestimentaire, de ta personnalité ou encore de ta façon de penser et d’agir, que c’est arrivé plusieurs fois (de la part de la même personne ou de plusieurs personnes différentes), on appelle ça du “cyberharcèlement”. 

Ces personnes peuvent utiliser leurs portables, leurs tablettes ou leurs ordinateurs pour…  

  • T’intimider, t’insulter, se moquer de toi ou te menacer en ligne ;
  • Propager des rumeurs sur toi ou ta famille ;
  • Pirater ton compte et se faire passer pour toi en publiant du contenu à ta place (messages / vidéos / photos / montages) ;
  • Créer un sujet de discussion, un groupe ou une page sur un réseau social à l’encontre de ta personne ;
  • Publier une photo ou une vidéo qui te mettrait mal à l’aise ;
  • Diffuser des messages ou des photos intimes de toi sur les réseaux sociaux.

Ce n’est pas une expérience agréable, mais beaucoup de personnes sont aussi passées par là.

Les conséquences du cyberharcèlement sont multiples. Tu peux : 

  • Perdre ta confiance en toi et penser que c’est de ta faute (et ce n’est absolument pas le cas !) ;
  • Avoir peur du regard des autres dès que tu vas faire ou dire quelque chose ;
  • Te renfermer sur toi-même et ne pas oser en parler autour de toi ;
  • Avoir l’impression que ça ne s’arrêtera jamais et que de toute façon tu ne peux rien y faire ;
  • Penser que personne ne pourra te comprendre ;
  • Avoir du mal à exprimer tes émotions à ce sujet ;
  • Ne pas tout de suite réaliser que tu es victime de cyberharcèlement et penser que ce n’est rien de grave ;
  • Etc.

Mais ne t’en fais pas, il y a toujours des manières d’agir contre ces actes malveillants !

Pourquoi se moque-t-on de moi ?

“C’est peut-être moi le problème ?”

Non, tu n’es pas le problème ! Il y a plusieurs raisons injustes qui servent d’excuses aux personnes qui se moquent de toi, mais ce n’est pas de ta faute. 🧡

Tu as le droit d’être qui tu es, peu importe : 

  • Ton physique ;
  • Ton genre ;
  • Ton handicap ;
  • Ta couleur de peau ;
  • Ta religion ;
  • Ton orientation sexuelle et affective ;
  • Tes goûts et tes préférences…

On est toutes différentes et tous différents, avec nos propres caractéristiques. C’est ça qui nous rend uniques ! 

Bien sûr, on aura toujours tendance à se comparer à notre entourage. C’est toujours agréable de constater qu’on a des points communs avec les autres. Mais cette comparaison peut amener à établir une hiérarchie (une échelle de valeur) qui n’a pas lieu d’être.

Si tu te sens physiquement différent ou différente des autres, n’hésite pas à lire notre article : Je suis physiquement pas comme les autres. Et si ça te fait du mal, tu peux venir nous en parler sur le tchat !

Il se peut aussi que les gens se moquent de toi parce qu’ils et elles trouvent que tu n’es pas assez sociable à leur goût, alors que tu es simplement une personne qui aime bien rester seule à des moments. Mais tu peux très bien adorer prendre du temps pour manger, lire, jouer, écouter de la musique, regarder une série, un animé ou un film seul·e. Ça ne veut pas dire que tu n’es pas sociable !

Et si tu as du mal à aller naturellement vers les autres, ce n’est pas grave non plus. Tu as le droit de ne pas avoir envie de rester avec un groupe de potes avec qui tu ne partages pas les mêmes centres d’intérêt ; ou de devoir te forcer à parler aux autres alors que ça te rend mal à l’aise.

Alors, le problème, c’est les autres ?

Les personnes qui te font ou te disent des choses méchantes sont elles-mêmes parfois mal dans leur peau et ont besoin de se défouler sur les autres pour ne pas se concentrer sur leurs propres problèmes.

Mais les cyberharceleurs ou cyberharceleuses peuvent aussi penser que c’est “juste pour rire” et ne pas voir le mal dans leurs actes et leurs paroles.

Quand on est derrière un écran, on a tendance à

  • Oublier le poids et l’impact que nos mots peuvent avoir sur les autres ;
  • Penser que l’écran derrière lequel on se cache dématérialise les corps et la souffrance, qu’on est juste un “pseudo” et pas une personne à part entière. On peut parfois avoir l’impression de devenir une toute autre personne ;
  • Se sentir pousser des ailes, l’écran derrière lequel on se cache nous sert de bouclier virtuel, voire une sorte de cape d’invisibilité (comme dans Harry Potter, mais en ligne !) ;
  • Ne pas peser tout le mal qu’un message peut faire à la personne qui le reçoit ;
  • Penser que si l’on envoie un message dans un groupe privé, ça ne sortira jamais du groupe ;
  • Se défendre quand on a déjà subi du cyberharcèlement et devenir soi-même cyberharceleur ou cyberharceleuse. 

Mais ça ne justifie en rien cette attitude hostile sur les réseaux. On a beau penser que ce n’est que virtuel, mais la souffrance est bien réelle.

Comment faire face aux moqueries ?

Tu as plusieurs moyens pour lutter contre le cyberharcèlement !

Tu peux en parler autour de toi :

  • À tes parents, tuteurs ou tutrices ;
  • À des adultes comme tes profs, les AED, les animateurs et les animatrices que tu vois en dehors de l’école, ton ou ta prof de musique, de sport  ;
  • Et même à tes potes…

Et si tu n’oses pas en parler autour de toi, tu peux venir nous en parler sur le tchat anonyme : une équipe de professionnelles et professionnels est là pour t’écouter en toute bienveillance et sans jugement, ils et elles peuvent te guider vers les personnes les plus adaptées pour t’aider.

Tu peux également appeler les numéros gratuits 3020 “Non au harcèlement” (si on t’embête à l’école) et 3018 “Cyberviolences” (si on t’embête en ligne).

Et si tu veux agir toi-même directement, on te donne différentes manières de lutter contre le cyberharcèlement : 

  • Ne pas donner ton mot de passe, même à tes meilleurs ou meilleures potes. (Imagine, c’est comme si tu leur donnais la clé de chez toi ou que tu leur prêtais ta brosse à dents : c’est très personnel et ça se garde pour soi) ;
  • Ne pas répondre aux commentaires pour ne pas nourrir les discussions qui te ciblent ;
  • Te déconnecter de tous tes comptes pour ne pas voir toutes ces méchancetés ;
  • Faire des captures d’écran pour pouvoir t’en servir comme preuves pour plus tard.

Dans tous les cas, ce que fait un cyberharceleur ou une cyberharceleuse est grave et interdit ! Il ou elle peut être punie d’une forte amende et d’une peine de prison.

Bonus : tu peux tester ta personnalité en ligne !

Sur internet et sur les réseaux sociaux, il est facile de commenter tout et n’importe quoi, tout en restant anonyme. Plaisanter ou harceler : quelle est la limite ? 

Pour le savoir, tu peux faire notre test : Qui suis-je sur les réseaux ?

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