Mes parents ne veulent pas que j'ai des réseaux sociaux !
Tu entends parler de TikTok, YouTube, Snapchat, Instagram… mais tes parents ne veulent pas que tu les utilises ? Tu te demandes pourquoi ? T’inquiète, on va tout t’expliquer.
Comme sur chaque article, nous te proposons des témoignages pour mieux comprendre de quoi on parle. Attention, celui-ci est particulièrement difficile à lire, il parle de violences sexuelles dans la famille. Tu n’es pas du tout obligé·e de t’y confronter si cela te gêne, réveille des souvenirs compliqués, ou te fait peur.
Aussi, on te rappelle que ce témoignage, c’est l’histoire d’une seule personne, cela ne veut pas dire que toutes les histoires se ressemblent, ou que tu dois ou vas forcément ressentir les mêmes choses qu’elle.
“À l’âge de 11 ans, mon papa est venu me réveiller après une sieste et il a commencé à me toucher mon corps de manière étrange (entre les jambes et au niveau de la poitrine). Puis, c’est devenu de plus en plus répétitif. Une fois, il m’a dit qu’à mes douze ans, je serai en âge et qu’il me déviergera pour que je sois une grande. Puis à mes 12 ans, les viols ont commencé. Je me sentais au bout de ma vie. Cela a duré jusqu’à mes 20 ans. […] Maintenant, c’est fini et je vis ma meilleure vie. Donc ne vous dites pas que c’est impossible d’être heureux. Parce que si, c’est possible. On a rien demandé et rien n’est de notre faute.”
Tu n’as plus envie de rentrer chez toi après l’école parce qu’une personne de ta famille t’a déjà…
Et ça t’a donné envie de pleurer ? De ne plus rentrer chez toi ? De fuir très loin ? Ou bien peut-être que tu n’as rien ressenti du tout, que tu t’es vu·e vivre l’événement de l’extérieur, ou que tu as suivi le mouvement imposé par l’adulte ?
Ne t’en fais pas. Toutes ces réactions sont entièrement normales. Si cela t’est arrivé, il n’est pas étonnant que tu ne te sentes pas en sécurité à la maison. Dans cet article, nous allons te dire pourquoi c’est important d’en parler et comment des adultes de confiance autour de toi peuvent t’accompagner à sortir de cette situation très douloureuse.
Une famille peut être recomposée, avoir 2 papas, 2 mamans, 1 seul papa, 1 seule maman… ou un tuteur ou une tutrice. Tu peux vivre chez une tante, un oncle, un ou une cousine… Il y a plein de compositions de famille différentes.
Et une famille saine, c’est une famille qui te permet de… :
Autrement dit, une famille saine ne te force pas à faire des choses dont tu n’as pas envie et avec lesquelles tu n’es pas à l’aise. Notamment des choses sexuelles, qui te font te sentir sale ou mal dans tes baskets.
Alors, que ça soit ton père, ta mère, ton frère, ta sœur, l’un ou l’une de tes grands-parents, l’un ou l’une de tes oncles, tantes, cousins ou cousines, ou même ton beau-père, ta belle-mère, ton beau-frère ou ta belle-sœur…
Si l’on te touche ou te fait toucher des parties intimes du corps (le sexe, les fesses, les cuisses, la bouche) : ça n’est pas normal !
Si l’on te force à faire des choses sans que tu aies dit oui : ça n’est pas normal !
Sache que ne rien dire, dire oui parce qu’on s’y sent obligé·e ou pour faire plaisir ce n’est pas donner son accord, rien n’est de ta faute.
Et si tu te sens mal, en danger, humilié·e, violenté·e… tu as le droit d’en parler.
L’inceste, ou le climat incestuel, c’est quand une personne de ta famille te force à faire des choses sexuelles avec elle :
Mais ce n’est pas tout ! Parfois, ces personnes peuvent faire semblant de vouloir prendre soin de toi pour pouvoir te toucher à répétition. Surtout si tu as des besoins particuliers qui te rendent dépendant ou dépendante d’une personne tierce pour faire ta toilette ou t’habiller, par exemple.
Peu importe ton sexe ou le genre auquel tu t’identifies, l’inceste peut concerner n’importe qui. Il peut commencer à la naissance et se poursuivre jusqu’à l’âge adulte.
Des adultes pourront te dire que tu mens ou alors que c’est arrivé parce que…
Et donc…
Personne n’a le droit de te faire croire que tu avais l’air d’avoir envie ou d’aimer ce qui se passe quand il ou elle te force à faire des choses sexuelles. Or, quand on est jeune, on dépend beaucoup des adultes, c’est pour ça qu’il est très difficile de s’opposer seul·e à la personne qui te fait du mal. C’est aussi pour cela que dénoncer l’inceste est difficile. Mais d’autres adultes sont là pour te croire, te soutenir et te protéger.
Ce n’est pas toi qui es en faute : c’est la personne qui t’a fait ces choses la coupable.
Dans la vidéo, le garçon sollicite l’aide de sa mère, qui va appeler des professionnel·les pour l’aider. Si sa maman n’avait pas pu écouter ou entendre, le garçon aurait aussi pu parler directement avec d’autres adultes en qui il a confiance, des professionnel·les, ou nous parler sur le tchat.
Malgré ce que peut te dire la personne qui t’agresse, la loi te protège et la société prévoit de nombreux dispositifs pour t’aider. Il existe des professionnelles et professionnels qui vont te croire, te soutenir et te protéger.
Pour commencer, tu peux te confier à notre équipe sur notre tchat anonyme et bienveillant. Il est ouvert de 10h à minuit du lundi au jeudi, et de 10h à 21h le vendredi et le samedi. Sur ce tchat, tu peux discuter en toute confiance avec des personnes formées à la question des violences.
Nous pouvons t’aider à faire le point sur ce qui s’est passé, et répondre aux questions qui te font du mal et que tu n’oserais pas poser en parlant à voix haute ou en montrant ton visage, par exemple. En fonction de ce que tu nous dis, nous pouvons t’aider à comprendre ce qui se passe et à mettre en place des choses pour être entouré·e par des adultes de confiance qui pourront te protéger. Tu peux aussi en parler à des adultes en qui tu as confiance, comme un ou une prof, un ou une intervenante avec qui tu fais des activités extrascolaires, du sport, un ou une babysitter, l’infirmière ou la psychologue du collège, etc.
Nous te rappelons ici que tu ne fais rien de mal en te confiant sur les violences qui te sont faites. Tu as le droit de grandir dans un cadre où l’on t’écoute, où l’on te respecte et où tu es en sécurité.
L’agression sexuelle, c’est lorsqu’une personne te caresse, te fait des bisous et/ou te lèche à un endroit intime sans que tu aies donné ton accord. Ces endroits intimes sont par exemple la bouche, la poitrine, l’intérieur des cuisses, le sexe et les fesses.
C’est très grave, personne n’a le droit de te faire subir cela, peu importe les circonstances.
Le viol, c’est un peu comme l’agression sexuelle, sauf qu’il faut qu’il y ait une pénétration de nature sexuelle. Par exemple, forcer une personne à mettre un doigt ou un objet dans son anus ou dans son vagin, ou la forcer à prendre son sexe dans sa bouche.
Comme l’agression sexuelle, en particulier si la victime a moins de 18 ans, c’est formellement interdit, et tu n’as pas à le subir.
Si tu as des questions à ce sujet, si tu penses être concerné·e, nous sommes à ta disposition pour en discuter sur notre tchat.
Nous savons qu’il est très difficile de parler de toutes ces questions. Bravo d’avoir lu l’article, et quoi qu’il arrive, sache que tu mérites d’être protégé·e, cru·e et soutenu·e. 💕